Stress Hydrique : le premier défi de l’Afrique
Alors que l’eau est un élément essentiel à la vie, l’eau potable reste encore inaccessible pour 400 millions de personnes, en Afrique subsaharienne. Le stress hydrique touche de nombreux pays africains et représente un véritable défi même au XXIème siècle. Comment répondre à un besoin en eau de plus en plus important de la part d’une population qui grandit sans cesse?
Qu’est-ce que le stress hydrique et quelles sont ses causes ?
L’eau n’est pas une réelle priorité pour certains pays d’Afrique
On parle de stress hydrique lorsque la demande en eau est supérieure aux ressources disponibles. Le problème de l’eau n’est pas une situation nouvelle en Afrique. On sait que le continent ne manque pas de ressources souterraines. L’Afrique n’est pas à court d’eau, mais ses habitants n’y ont pas accès. L’équipement permettant sa distribution et son assainissement n’est pas suffisamment développé pour permettre à la population d’accéder à l’eau potable et de vivre dans de bonnes conditions d’hygiène. Au Togo, par exemple, 12% de la population ne possède pas d’installations sanitaires. L’accès à l’eau n’est malheureusement pas un investissement prioritaire pour certains pays d’Afrique qui considèrent ce problème comme social. Mais le Forum mondial de l’eau, qui se tient tous les trois ans, montre la volonté de changement et d’une forte mobilisation pour des solutions durables. Des projets innovants émergent et des financements d’infrastructures hydriques sont possibles.
Une population grandissante forcée à l’exode rurale
Le défi de l’eau est dû à la croissance démographique du continent qui est la plus dense du monde. L’Afrique se développe et ce besoin primaire augmente autant pour la population que pour l’industrie et l’agriculture. De longues distances sont parcourues chaque jour par les locaux et les cultivateurs pour s’approvisionner. L’essor économique et démographique s’accompagne d’une urbanisation rapide. Le milieu urbain connaît un accès à l’eau et à l’assainissement plus développé que le milieu rural. Les gens quittent alors les campagnes et s’installent dans les villes à la recherche d’une vie plus confortable. Réduire cette inégalité fait partie des défis que l’Afrique doit relever. Le changement climatique contribue à la désertification des villages et développe l’exode rural. L’érosion et la sécheresse font fuir les habitants qui souffrent de stress hydrique. Pendant la saison des pluies, qui se fait de plus en plus intense, les inondations détruisent les récoltes et mettent à mal le peu d’infrastructures existantes. Les vagues de chaleur, quant à elles, favorisent les maladies infectieuses, augmentant le nombre de cas de déshydratation et de mortalité. Les familles n’ont donc d’autre choix que de boire des eaux insalubres.
💦 Voir la vidéo des enfants à la quête de l’eau (dans village sans eau potable en Guinée)
Qui souffre du manque d’eau potable
Les enfants : premières victimes de l’eau insalubre
Les enfants et les nourrissons sont les premières victimes du manque d’eau saine. D’après l’UNICEF, environ 500 d’entre eux meurent chaque jour en Afrique subsaharienne. L’absence d’équipements hydrauliques et de systèmes d’épuration pousse les enfants à consommer de l’eau insalubre. Ils souffrent régulièrement de diarrhée aiguë qui provoquent une déshydratation extrême. L’eau sale propage le choléra et la typhoïde qui sont des maladies très présentes sur le continent. Par un manque d’équipement sanitaire, les habitants sont contraints de faire leurs besoins dans la nature autour des villages. Cette situation augmente le risque d’infection et engendre des conditions sanitaires difficiles. Le covid n’a fait qu’empirer cette situation déjà critique. L’apprentissage des règles d’hygiène, parfois absente dans certaines populations, faisaient déjà l’objet de campagnes internationales. Depuis le virus, elles se sont vues renforcées. Mais le simple fait de se laver les mains de manière régulière relève du défi dans un monde où l’on ne trouve pas d’eau assez propre à boire.
L’eau potable, un besoin inaccessible
L’eau potable est un droit élémentaire dont tout le monde devrait naturellement bénéficier aujourd’hui. Encore en 2022 le développement hydrique est trop lent. La Guinée Conakry et le Togo souffrent d’une répartition inégale de l’eau. L’eau potable, désinfectée, sans couleur et sans odeur, demeure inaccessible pour beaucoup d’habitants. D’après l’UNICEF, 700 millions de personnes sont privées de services d’assainissement. L’augmentation de la population étant plus rapide que la mise en place d’infrastructures, le problème grandira encore dans les années à venir.
Comment remédier au manque d’eau ?
L’Afrique à la recherche de solutions hydriques
Pour résoudre ces problématiques, les pays d’Afrique se concertent avec les autres gouvernements du monde pour adapter les infrastructures fournissant de l’eau. La distribution hydrique ainsi que la sécurité de l’eau sont des enjeux primordiaux et les innovations technologiques ont toute leur place dans la recherche de solutions durables. Les différents métiers de l’eau échangent leurs savoir-faire dans le but commun d’améliorer le quotidien des populations locales et garantir l’accès universel à l’eau. Celle en surface ne permettant pas de fournir les besoins journaliers par personne, il faut s’approvisionner à partir des ressources souterraines. Des études ont démontré que les réserves sous Terre permettraient de répondre aux besoins grandissants de la population africaine.
Comment financer ces solutions ? Notre action
Les installations qui permettent l’exploitation et le traitement de ces réserves d’eaux souterraines ont un coût. Des fonds importants sont nécessaires pour la construction et la maintenance des équipements. Une eau saine et sans danger doit être mise à disposition des populations et des terres agricoles. Ces financements sont un autre défi à relever pour ces pays qui ne possèdent pas de ressources financières suffisantes. C’est pour cela que l’association Eau Z’Enfants s’engage auprès du Togo et de la Guinée Conakry. Nous lançons la campagne « 50 forages challenge ».
Nous ambitionnons d’aider les populations locales qui ont besoin de financer la construction de puits mécaniques ou manuels. Nous voulons les aider à cesser ces longs déplacements journaliers, à la recherche de l’eau. Chaque jour, des enfants doivent marcher plusieurs kilomètres et transporter plusieurs litres d’eau. Pour nous, la place d’un enfant est à l’école. L’éducation est prioritaire dans la recherche de l’amélioration de leur qualité de vie. L’investissement dans l’humain et la formation technique et environnementale est nécessaire afin de maîtriser les infrastructures et leur gestion. Nous avons besoin de dons pour financer des solutions durables et faciliter l’accès à l’eau potable pour les populations démunies.
L’Afrique se bat pour faire face à cette situation difficile. Le changement climatique représentant un défi supplémentaire, le soutien international des organismes humains demeure nécessaire. C’est aussi l’engagement de Eau Z’Enfants.
Article rédigé par Nadia, rédac web bénévole pour EauZ’Enfants